Au 2e siècle de notre ère, Galien, un des plus importants médecins de l’Antiquité, met au point une théorie sophistiquée du mouvement du sang et de son rôle dans l’organisme.

Pour Galien, le sang est élaboré dans le foie, à partir de la nourriture provenant du système digestif.

Tout en effectuant un rapide mouvement de va-et-vient, le sang se dirige lentement, à travers le réseau des veines, vers les diverses parties du corps, auxquelles il apporte la nourriture, ainsi que vers l’oreillette droite du cœur, qui l’attire en quelque sorte.

Le sang descend ensuite dans le ventricule droit; une partie est dirigée, toujours dans un mouvement de va-et-vient, vers les poumons pour y expulser des impuretés.

Une autre partie passe dans la partie gauche du cœur, à travers des trous minuscules dans la paroi médiane. Le sang entre alors en contact avec l’air amené des poumons dans l’oreillette gauche du cœur.

Après ce contact avec l’air, le sang continue son trajet, à travers les artères, vers le cerveau et les diverses parties du corps, pour y être transformé ou absorbé.


À chaque étape de ce voyage, le pneuma, composante très subtile du sang, engendre les esprits. Ainsi, l’esprit naturel se forme dans le foie; il se transforme en esprit vital, dans le ventricule gauche du cœur puis, dans le cerveau, en esprit animal, qui se répand dans le corps par l’entremise des nerfs.

Cette explication domina la pensée médicale pendant près de 1 500 ans, et ne sera remise en question qu’au 17e siècle, par William Harvey.