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1.
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Introduction
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Une des
caractéristiques de tout texte
scientifique (ou, de manière plus
générale, des textes savants
ou universitaires) est qu'il s'inscrit
dans tout un corpus de documents qui
définit l'état des
connaissances validées dans le
domaine. D'où l'importance des
références, qui doivent
être pertinentes, de qualité
et en nombre suffisant. Certaines revues
scientifiques ont même établi
des normes assez précises quant au
nombre ou au type de
références acceptables.
Bien que le terme
« référence »
est souvent employé pour
désigner tant un document auquel on
renvoie le lecteur que la courte rubrique
(comprenant le nom de l'auteur, le titre,
etc.) qui le décrit, on utilisera
ici le terme notice pour
désigner la description d'un
document.
De plus, on emploiera
bibliographie pour désigner
un ensemble de références -
concrètement, une liste de notices
décrivant les documents - touchant
un sujet, que ces documents soient ou non
disponibles en ligne. Une
webographie est le même type
d'ensemble ou de liste, mais regroupant
les notices de documents ou de ressources
(comme des sites web) disponibles
uniquement en ligne.
Comme les catégories
de documents disponibles sur papier et en
ligne sont de moins en moins distinctes,
et qu'une proportion croissante de
documents sont disponibles sous les deux
formats, il est préférable
de combiner ces deux types de listes. On
appellera liste de
références la liste
unique des notices de l'ensemble de
documents retenus.
De son côté,
la liste des ouvrages cités
associée à un texte est la
liste des notices des documents auxquels
on renvoie le lecteur, tout le long du
texte, avec ou sans reproduction
d'extraits. Les références
sont citées dans le texte à
l'aide de renvois, qui peuvent
prendre différentes formes (voir la
section
3).
La liste des ouvrages
cités est placée à la
fin du document, dans une section
généralement nommée
Références (ou, mais
de manière impropre,
Bibliographie).
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2.
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Le rôle des
références
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Les études
empiriques, certaines fondées sur
des enquêtes menées
auprès d'auteurs, d'autres sur des
analyses d'articles par des
spécialistes du domaine, ont mis en
évidence les rôles que
jouent, ou doivent jouer les
références dans un document
scientifique. On retiendra ici les
résultats des études ayant
adopté une perspective dite
normative, qui met de l'avant les notions
d'éthique et d'intérêt
collectif, en opposition aux
intérêts personnels de
l'auteur.
Ces rôles sont
(d'après Couture,
2010) :
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a)
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Présenter les
fondements généraux ou
l'historique du sujet traité dans
le document.
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b)
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Indiquer la provenance des
éléments suivants,
utilisés dans le document :
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i)
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résultats
théoriques (approches,
théories, modèles,
définitions, concepts, formules,
etc.);
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ii)
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résultats techniques
(matériels, outils,
méthodes, procédures,
etc.);
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iii)
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données ou
informations factuelles (données
brutes, statistiques,
événements, etc.)
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c)
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Identifier des documents ou
des ressources qui constituent des objets
d'étude pour la recherche que
décrit le document.
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d)
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Présenter des
travaux antérieurs qui appuient ou
corroborent les choix, les
interprétations ou les conclusions
exprimés dans le document.
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e)
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Critiquer, contester et
(ou) corriger des travaux
antérieurs.
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f)
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Décrire les
différences entre :
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i)
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le document ou des
éléments de celui-ci et des
travaux antérieurs, ou
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ii)
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différents travaux
antérieurs.
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g)
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Proposer des textes
pertinents au lecteur qui voudrait en
savoir plus sur un sujet abordé
dans le document.
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h)
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Faire connaître des
textes reliés au sujet mais
difficiles à repérer.
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De leur côté
les études qui adoptaient une
perspective sociopolitique
révélaient que,
parallèlement à ces
rôles louables, les
références pouvaient aussi
jouer des rôles discutables,
reliés entre autres à la
promotion des intérêts
professionnels des auteurs ou de leur
groupe. On songe ici à des
pratiques comme :
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-
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l'autocitation
(citer ses propres travaux) ou la citation
de travaux de membres de son équipe
ou de collaborateurs, quand cela
excède ce qui est requis pour jouer
les rôles énoncés
ci-dessus;
|
-
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l'ajout de
références à des
travaux d'auteurs prestigieux, mais
faiblement reliés au sujet
traité dans l'article.
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3.
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Les renvois
bibliographiques
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Les
références retenues dans un
document sont indiquées tout le
long du texte par des renvois,
placés au voisinage de chaque
passage auquel s'applique une
référence. Ces renvois
peuvent être des appels de notes
(sous forme de nombres) de bas de page ou
de fin de document, ce qui est la forme la
plus répandue en sciences de la
nature. La note contient alors la notice
de l'ouvrage cité et, lorsque la
citation est accompagnée d'un
extrait, la page ou la section du document
d'où provient l'extrait (qui doit
être mis entre guillemets ou en
retrait).
Les renvois peuvent aussi
être formés du nom du ou des
auteurs, suivi de l'année puis, le
cas échéant, de la page ou
section d'où provient l'extrait
cité. Cette seconde forme est la
plus intéressante, car elle
s'insère plus naturellement dans
l'exposé tout en fournissant au
lecteur certaines informations utiles.
À ce sujet, comparez
les deux variantes de cet extrait
(fictif) :
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et :
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On remarque que la seconde
forme fournit des informations plus
précises sur la chronologie des
travaux cités ainsi que sur
l'identité des équipes qui
les ont réalisés. Ainsi, on
peut constater que deux des
références semblent provenir
d'un même groupe.
Il n'existe pas de norme
unique non plus pour le format des notices
(dans la section
Références). On
retrouve un certain nombre de
modèles, pour les
références à des
documents imprimés comme pour les
références à des
documents en ligne. Ce sont les personnes
ou organisations responsables d'une
publication qui fixent les règles
s'appliquant aux notices qui y
figurent.
Cependant, dans certains
domaines, un modèle s'est
imposé, par exemple celui de
l'American Psychological Association (APA;
http://apa.org),
utilisé non seulement en
psychologie mais aussi dans plusieurs
autres domaines, dont l'éducation.
Le APA Style
Manual, malheureusement disponible
en format papier uniquement, décrit
avec force détails non seulement le
format des renvois et des notices, mais
aussi celui que doit respecter l'ensemble
d'un manuscrit soumis pour
publication.
De l'avis de l'auteur de ce
cours, les normes de l'APA sont les plus
intéressantes, notamment parce
qu'elles prévoient à peu
près tous les cas d'espèce
et qu'elles se sont adaptées plus
rapidement à l'évolution des
documents disponibles en ligne. Elles ont
d'ailleurs été
révisées au début de
2010.
C'est une adaptation
française de ces normes (Couture,
2011), réalisée par
l'auteur de ces lignes, qui a
été retenue pour ce cours,
avec cependant une légère
modification (voir plus
loin) pour les notices
décrivant des documents en ligne,
quand le document qui contient ces notices
est en version numérique (en ligne
ou non).
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4.
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Les listes de
références
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Les listes de
références constituent
le mode privilégié de
présentation des résultats
d'une recherche documentaire. Bien que
cela ne soit pas toujours fait, souvent
pour des raisons de manque de temps ou de
ressources, ces listes devraient
être structurées
(divisées en catégories) et
chacun des documents proposés
devrait être accompagné de
commentaires, le tout formant une liste
de références
commentées.
Ces commentaires consistent
généralement en une phrase
ou un court paragraphe qui résume
ou décrit le document ou la
ressource et, dans certains cas, fournit
une évaluation de ce document ou de
cette ressource, portant sur un ou
plusieurs des critères
suivants :
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-
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sa pertinence, compte tenu
du sujet de la recherche;
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-
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sa qualité (ou
crédibilité);
|
-
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son originalité,
c'est-à-dire ce qu'il apporte de
plus ou de différent des autres
références;
|
-
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le public auquel il
convient.
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En guise d'exemple, vous
pouvez examiner la webographie
commentée du cours
SCI 1021 de la
Télé-université.
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5.
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Les notices
décrivant les documents en
ligne
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Les normes bibliographiques
de l'APA, utilisées pour ce cours,
ont été adaptées au
fil des ans pour couvrir les documents
accessibles en ligne. La règle de
base est de conserver, dans la mesure du
possible, la même forme que les
documents traditionnels, soit l'auteur,
l'année, le titre, en ajoutant ce
qui est propre au nouveau média,
soit le nom du site hébergeant le
document, l'adresse URL et, lorsque c'est
pertinent, la date de consultation ou de
récupération.
Mais cela pose un certain
nombre de problèmes.
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-
|
Les adresses URL ont
tendance à devenir inactives avec
le temps. S'il arrive souvent que cela
signifie que le document a
carrément été
retiré du site ou qu'il est
même disparu du web, il se peut que
ce soit simplement son adresse dans le
site qui ait changé.
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-
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Les pages
repérées par les moteurs de
recherche sont parfois isolées,
c'est-à-dire qu'elles ne
contiennent pas d'hyperlien vers d'autres
pages ou sections d'un site; dans ce cas,
la stratégie qui consiste à
tronquer progressivement les derniers
éléments de l'adresse URL
afin d'accéder à une page de
niveau supérieur qui nous renseigne
sur le contexte, l'auteur, etc. ne
fonctionne pas.
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-
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Les adresses des documents
sont parfois très longues et (ou)
indéchiffrables, du genre (il
s'agit d'une véritable adresse URL,
que l'on a dû d'ailleurs aux fins de
ce texte couper en deux endroits pour que
la page s'affiche correctement) :
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En partie dans le but de pallier ces
problèmes, je vous propose une
petite modification au format des notices
des documents en ligne qui facilitera la
vie à vos lecteurs, notamment en
les aidant à retrouver les
documents que vous citez à en
saisir le contexte.
|
Il s'agit simplement de
« cacher » l'adresse
URL (qui peut, comme on l'a vu, être
très longue et très
complexe) dans le titre du document, qui
devient un hyperlien, et d'ajouter de
manière visible, à la suite
des données bibliographiques ou
webographiques du document ou de la
ressource :
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-
|
une indication de la nature
du site (site d'une organisation, d'une
université, archive
institutionnelle, site personnel, etc.) et
de la section ou partie du site dans
laquelle se trouve le document, si
l'adresse de cette section n'est pas trop
longue ou complexe;
|
-
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un hyperlien explicite
(c.-à-d. de la forme
http://xxxx.yyyy...) donnant l'adresse,
selon le cas, de la page d'accueil du site
ou de la section du site mentionnée
(si celle-ci n'est pas trop longue).
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Cette forme permet aussi
plus facilement de déterminer, au
simple examen de la notice, la nature du
document et du site qui l'héberge,
et ainsi de se faire une idée de sa
crédibilité (voir texte
A7).
Voici deux exemples de ce
modèle; le premier pour un document
qui existe aussi en version
imprimée, le second pour un
document disponible en ligne
seulement.
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|
Cotte, A. (2001, mise
à jour février 2011).
Des
images gratuites? Pas si sûr que
ça.
Récupéré le 28
novembre 2011 du site Carrefour -
Éducation, section
Dossiers : http://carrefour-education.qc.ca/dossiers
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|
Quéau, P. (1999).
Razzia
sur les idées. Sources,
117, 4-5.
Récupéré du site de
l'UNESCO : http://unesdoc.unesco.org
|
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La première notice désigne
un document disponible uniquement en
ligne, qui est modifié de temps
à autre; la date de dernière
modification est indiquée à
la suite de la date de parution. La page
de référence
(Dossiers) contient un lien vers le
document.
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La seconde notice concerne
un document imprimé (article de
revue) dont une version en ligne est
disponible. La page d'accueil contient un
outil de recherche qui permet assez
facilement d'accéder à
l'article. On remarquera que la date de
récupération a
été omise,
conformément à la norme APA,
car un article accessible en ligne n'est
pas susceptible d'être
modifié.
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Je vous propose aussi,
surtout pour les documents destinés
à être également
imprimés, une variante plus
élégante qui donne à
la partie traditionnelle de la notice le
même format que pour les documents
papier. Il s'agit de cacher l'adresse URL
du document non pas dans son titre, mais
dans le terme
« Récupéré » :
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Cotte, A. (2001, mise
à jour février 2011). Des
images gratuites? Pas si sûr que
ça. Récupéré
le 28 novembre 2011 du site Carrefour -
Éducation, section
Dossiers : http://carrefour-education.qc.ca/dossiers
|
|
|
Quéau, P. (1999).
Razzia sur les idées.
Sources, 117, 4-5. Récupéré
du site de l'UNESCO : http://unesdoc.unesco.org
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Un dernier cas de figure est celui de la
référence non pas à
un document, mais à un site
complet. Selon les normes de l'APA, on se
contente alors de mettre dans le texte
courant l'adresse URL entre
parenthèses. Celle-ci joue le
rôle de renvoi, mais aucune notice
ne lui est associée dans la liste
des ouvrages cités.
Évidemment, dans le
cas d'une liste de
références autonome, telle
une liste commentée, les sites Web
doivent comporter des notices. Celles-ci
comprennent :
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le nom de la personne ou de
l'entité responsable du site (si le
nom du site ne l'indique pas);
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-
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le nom du site, incluant le
mot « Site » seulement
s'il y a risque de confusion;
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-
|
l'adresse URL explicite, en
hyperlien.
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Voici trois
exemples :
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Google : http://google.com
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Université du
Québec à Montréal.
Site InfoSphère : http://infosphere.uqam.ca
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Site d'Environnement
et Changement climatique Canada :
http://www.ec.gc.ca
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Il peut parfois être difficile de
distinguer entre un site et un document en
ligne réparti en plusieurs pages
entre lesquelles on peut naviguer. On peut
alors traiter la situation de l'une ou
l'autre façon.
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