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B1 - La planification de l'expérimentation

La planification d'une expérimentation, qui se traduit concrètement par la confection d'un échéancier détaillé des travaux, est une étape importante de tout projet de recherche empirique.

Elle est notamment l'occasion de faire le point sur ce qui a été fait auparavant dans le domaine au sein de l'organisation, et ainsi de repérer les ressources (humaines ou matérielles) qui s'y trouvent et qu'on pourra mettre à contribution.

Cette opération permet aussi, quand un projet comporte divers travaux qui peuvent être réalisés de façon indépendante, d'établir dès le départ des priorités. Les critères qui présideront à l'établissement de cet ordre de priorité sont multiples; par exemple, on pourrait favoriser les travaux présentant un risque d'échec moindre, ou encore ceux qui risquent de conduire plus rapidement à la production d'un article scientifique ou à des retombées intéressantes pour l'organisation.

On peut aussi prévoir dans l'échéancier des portes de sortie, des solutions de rechange pour les cas - fréquents - où les choses ne fonctionneraient pas comme prévu, ou que des événements fortuits empêcheraient de commencer une étape au moment fixé.

Cet exercice demande aussi d'avoir à l'avance une certaine idée du genre de résultats que l'on souhaite ou prévoit obtenir, ainsi que du type d'analyse qui devra être effectuée sur ceux-ci, car ces facteurs déterminent souvent l'ampleur - donc la durée - des expériences.

Ainsi, le nombre de participants à retenir, pour une recherche sur des humains, ou d'échantillons à prélever, pour les autres recherches fondées sur des échantillonnages, sera fonction :

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du type d'analyse statistique nécessaire pour corroborer les hypothèses;

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de la précision de la significativité statistique que l'on souhaite obtenir, ou qui est requise selon les pratiques du domaine;

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de l'ampleur que doivent présenter les résultats, même statistiquement significatifs, pour être considérés pertinents, ou simplement non triviaux.

Soulignons que la détermination précise de ces caractéristiques et paramètres, ce qu'on désigne souvent par « plan d'expérience », demande de bonnes connaissances en statistiques; de nombreux volumes et sites web y sont consacrés.

Une règle de base à ne pas oublier est que l'expérimentation prend presque toujours plus de temps qu'on ne l'imaginait. On doit donc se faire dès le départ à l'idée qu'on risque fort, à terme, de ne pas avoir réalisé tout ce qu'on envisageait.

On pourrait dès lors être tenté de considérer l'échéancier comme une formalité à remplir, que l'on se presse de reléguer aux oubliettes. Mais une planification détaillée, qui décrit toutes les étapes de l'expérimentation, peut s'avérer utile à divers points de vue, tant au début d'un projet que durant sa réalisation, par exemple :

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pour réserver suffisamment à l'avance les appareils sophistiqués à usage collectif, lorsqu'on doit les monopoliser pendant des semaines ou des mois ou qu'ils sont situés dans un autre établissement;

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pour s'assurer de la disponibilité des personnes qui participeront ou collaboreront au projet;

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pour effectuer assez tôt les commandes d'équipement ou de fournitures, dont la livraison peut parfois prendre des mois;

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pour évaluer la pertinence d'effectuer des expériences préliminaires et, le cas échéant, en fixer la nature;

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pour décider quand il est temps de renoncer à un volet du projet qui ne semble vouloir aller nulle part;

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pour servir d'aide-mémoire pour le travail en laboratoire ou sur le terrain.
  

Pour les projets qui comprennent un travail de terrain, la planification est sujette à des contraintes particulières.

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Le travail de terrain coûtant très cher, il convient de s'assurer que seules les activités essentielles seront effectuées, et que l'on pourra disposer des budgets requis.

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Ce travail ne peut s'étendre que sur quelques semaines ou mois d'affilée, car il ne se fait normalement que l'été (sous nos latitudes).

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Beaucoup de détails techniques sont à prévoir, surtout lorsque le travail est effectué dans des régions isolées : qu'on songe aux difficultés de déplacement et de transport, à la survie en pleine nature (nourriture, protection contre les intempéries ou les animaux sauvages), aux questions de santé ou de sécurité. Pour ces raisons, et aussi pour faciliter les travaux, il vaut mieux en règle générale être au moins deux à partir.

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Il y a toujours la possibilité de revenir bredouille; en l'absence de solution de rechange, il faut généralement attendre une année complète avant de recommencer.
  

Pour les projets plus complexes, cette planification devient un des éléments d'un processus de gestion de projet en bonne et due forme. Des cours complets sur la gestion de projet, qui décrivent les méthodes et des outils informatiques spécialisés pour cette tâche, sont offerts dans la plupart des établissements d'enseignement, dont la Télé-université (voir le descriptif du cours ADM 1450 Initiation à la gestion de projets).

  

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