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B5 - La prise
de données
La prise de données, appelée
aussi collecte de données, surtout quand elles
proviennent de l'observation d'individus ou de
l'interrogation de participants humains, est un des
éléments capitaux de l'expérimentation.
Quel que soit le soin avec lequel on procède aux
manipulations, les résultats, et donc les conclusions
que l'on tirera de l'expérimentation n'auront de
valeur que si les données sur lesquelles ils
s'appuient sont irréprochables.
Tout processus de prise de données se
situe le long d'un continuum entre deux extrêmes.
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La prise de données purement manuelle,
où l'expérimentateur doit à la fois
disposer et (ou) configurer l'appareil de mesure ainsi que
l'objet ou le phénomène mesuré et, le
cas échéant, interpréter les signes lui
permettant d'associer une valeur numérique à
la mesure.
Un exemple : la mesure de la longueur
d'un objet avec une règle, qui demande que l'on place
correctement celle-ci par rapport à l'objet et qu'on
lise correctement les valeurs correspondant aux graduations
de la règle.
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L'utilisation d'un système de mesure
automatisé, appelé aussi système
d'acquisition de données, où l'action de
l'expérimentateur se résume à fixer les
grands paramètres des mesures (nombre, gamme de
valeurs, etc.) et, bien sûr, à s'assurer que
l'équipement est en bon état de marche et
utilisé selon ses spécifications.
Un exemple : un spectromètre qui
fournit automatiquement un spectre d'une substance qu'on y
place, une fois que les paramètres, soit la gamme de
longueurs d'onde et la résolution souhaitée,
ont été entrés.
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Les techniques permettant d'effectuer
correctement les mesures et de maximiser leur
précision sont en général propres
à chaque domaine ou à chaque type d'appareil;
les modes d'emploi fournissent des instructions à cet
égard.
Il faudra aussi s'assurer, le cas
échéant, que les appareils fonctionnent
correctement. Lorsque possible, on effectuera un test
préalable, par exemple une mesure dont le
résultat nous est connu à l'avance.
Finalement, on n'hésitera pas à consulter des
personnes ayant déjà employé l'appareil
ou effectué le même genre de mesures.
Il faudra prendre soin de noter dans le
cahier de laboratoire (voir le texte B6)
toutes les quantités que l'on mesure (ou les
informations sur celles-ci, quand les mesures sont
automatisées). Il faudra également consigner
tout renseignement sur les conditions entourant la prise de
mesures, ainsi que tout événement survenu ou
action effectuée avant ou durant la prise de mesures
et susceptible de l'influencer. Ces notes seront capitales
au moment de l'analyse des résultats.
Voici quelques techniques simples,
d'application universelle, permettant de réduire les
risques d'effectuer des mesures incorrectes.
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Effectuer la même mesure à un
certain nombre de reprises, ce qui permet à la fois
d'en augmenter l'exactitude et d'en évaluer la
précision.
Lorsqu'une ou deux valeurs obtenues
s'éloignent de manière importante de
l'ensemble des autres (on parler de valeurs
aberrantes, outliers en anglais), on peut les
ignorer pour les fins de calcul. On doit cependant toujours
en conserver une trace, car elles pourraient, lors de
l'analyse, se révéler être des indices
de phénomènes ou caractéristiques qu'on
n'a pas décelé au moment de
l'expérimentation.
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Refaire une même mesure (ou
série de mesures) après un certain temps,
simplement pour contrevérifier les valeurs
déjà obtenues.
Il n'est pas question de tout refaire deux
fois, mais cela est justifié lorsque des mesures
revêtent une importance cruciale, lorsque les valeurs
obtenues sont étonnantes ou lorsqu'on a des raisons
de soupçonner que les choses n'ont pas
fonctionné correctement. On peut aussi limiter la
répétition à une seule mesure d'un
ensemble, quitte à pousser plus loin la
vérification en cas d'écart important avec les
valeurs originales.
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Par ailleurs, il faudra aussi évaluer
la précision sur les mesures effectuées. Si
l'on peut assez aisément estimer l'incertitude sur
les données prises manuellement, la chose est moins
évidente avec les appareils de mesure à
affichage numérique, de même qu'avec les
systèmes d'acquisition de données, qui
génèrent des fichiers contenant les
données numériques.
En effet, les valeurs affichées sur
les appareils ou inscrites dans les fichiers comportent
parfois beaucoup plus de chiffres
significatifs que ne l'autorise la précision
réelle de l'appareil ou du système de mesure.
Cette précision est habituellement mentionnée
dans les modes d'emploi; elle peut aussi être
évaluée à l'aide d'une analyse
statistique simple des résultats de séries de
mesures d'une même quantité non variable
effectuées dans les mêmes conditions, qui
devraient en principe toutes donner la même valeur.
Pour plus de détails sur les notions de
précision d'erreurs expérimentales et
d'incertitude, voir les textes B7
et B8.
L'important est de ne jamais cesser de se
questionner sur la signification réelle des
données que l'on obtient. Il en va de la valeur de
nos résultats et, par extension, de celle de
l'ensemble de nos travaux.
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